Religieuses de l’Assomption
C’est une folie de ne pas être ce que l’on est avec le plus de plénitude possible.

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Origine de la pensée éducative

Publié en ligne le samedi 25 octobre 2014, par Soeur Anne

Marie Eugénie a puisé dans son expérience familiale et dans sa découverte de la foi ce qui est l’intuition de base de la fondation.

D’une grande sensibilité, Marie Eugénie reçoit de sa mère, une éducation qui lui donne un caractère fort et le sens du devoir. « Ma mère désirait me voir chrétienne, et son grand et énergique caractère la portait à imprimer à mon éducation un caractère de renoncement. »
La vie familiale développe en elle une curiosité intellectuelle, un intérêt pour les questions sociales, l’habitude de voir large.
Elle a 19 ans, lorsque la parole du P. Lacordaire à Notre Dame de Paris, lui vient comme une lumière : Le doute n’est pas un obstacle à la foi, que du contraire :
« Votre parole répondait à toutes mes pensées, elle expliquait mes instincts, elle achevait mon intelligence des choses, elle ranimait en moi cette idée du devoir, ce désir du bien tout prêt à se flétrir en mon âme, elle me donnait une générosité nouvelle, une foi que rien ne devait plus faire vaciller... j’étais réellement convertie ».
Quelle était cette parole ?
« O toi, qui que tu sois, toi qui nous as faits, daigne me tirer de mon doute et de ma misère ! »
Un an plus tôt, elle avait écrit :
« Mes pensées sont une mer agitée qui me fatigue et me pèse. Et puis tous les rêves du cœur, des besoins d’affection que rien ne satisfait...Si je mourais demain, je serais oubliée après-demain, personne ne viendrait prier sur ma tombe... Fatiguée de moi-même, je voudrais anéantir cette intelligence, la faire taire, l’arrêter ...
Elle vit donc une conversion, une conversion radicale, une conversion de son cœur et de son intelligence. Marie Eugénie parlera même de la rénovation de [son] intelligence. Elle dira : « Je tiens à ma foi comme à quelque chose que j’ai découvert. »
« Je ne suis cependant arrivée à la foi qu’au travers de la conviction de mon intelligence... Il est vrai, quand après la foi, j’ai eu trouvé l’amour, toutes ces choses ont pâli devant moi ; j’ai voulu que tout fît silence.
Elle est éblouie par la lumière du Christ. Moment fondateur. Revenons un instant à ces moments fondateurs de la vie de ME.
Dans la vie de Marie-Eugénie il y a deux événements auxquels elle va se référer tout au long de son existence et sur lesquels elle va fonder l’œuvre de Dieu. Ces deux moments furent sa première communion, à l’âge de 12 ans, et sa conversion à Notre-Dame de Paris.
Dans une lettre datée de 1841 et adressée au même Père Lacordaire, Marie-Eugénie dit :
« ...Je regarde la terre comme un lieu de gloire pour Dieu...Je crois que nous sommes placés ici-bas précisément pour y travailler ...Je crois que chacun de nous a une mission sur la terre... Nous devons (nous attacher à) chercher en quoi Dieu peut se servir de nous pour la diffusion et la réalisation de son Évangile. »
Chacun a une mission, quelle mission ? La mission de l’Assomption ? Marie Eugénie a la certitude que l’Évangile contient cette puissance de transformer la société. Transformer la société par l’Évangile, par l’éducation, la formation de l’intelligence et la formation de la pensée. Une éducation qui ouvre les intelligences et les cœurs aux conséquences sociales de l’Évangile, annoncer le Royaume déjà là, Jésus-Christ agissant dans l’histoire, le Royaume qui est gloire de Dieu et bonheur des hommes.
L’éducation selon Marie Eugénie a une action directe sur la société, est au service de la société.
L’Évangile, lu, écouté, entendu, vécu, agit avec la force secrète du levain et transforme nos comportements individuels et collectifs, les structures sociales, les institutions.
Ce projet de Marie Eugénie est d’abord un appel de Dieu, impossible à réaliser sans une foi nourrie de la Parole de Dieu, sans confiance en Celui qui est le maître de l’ouvrage, sans amour.
« Je ne me croyais pas en état de faire le bien, je ne voyais pas en moi de vertu sur laquelle je pusse bâtir. C’est là ce qui m’a tout de suite attachée à notre Seigneur. Je retrouvais en Lui, contre toute espérance, et d’une manière que je ne soupçonnais pas... la force des saints, la confiance dont j’avais besoin pour essayer le bien, la pierre sur laquelle je pouvais bâtir. »